Tucomptes les chances qu'il te reste. Un peu de son parfum sur ta veste. Tu avais dû confondre les lumières. D'une étoile et d'un réverbère. Et ça continue encore et encore. C'est que le début d'accord, d'accord Et ça continue encore et encore. C'est que le début d'accord, d'accord Y'a des couples qui se défont. Etça te fait marrer les oiseaux qui s'envolent les oiseaux qui s'envolent Tu comptes les chances qu'il te reste Un peu de son parfum sur ta veste Tu avais dû confondre les lumières D'une étoile et d'un réverbère Et ça continue encore et encore C'est que le début d'accord, d'accord Et ça continue encore et encore Bonnenouvelle, ça continue par ici 👇 . Commander. Voir les détails. EXPRESSIONS VEGETALES 1ER ALBUM ! EXPRESSIONS VEGETALES 1ER ALBUM ! Le duo de musiciens-agronomes LABOTANIQUE donne la parole aux plantes. 8 603 € 143 % . sur un objectif de 6 000 € 191. contributions. Lancé le 25 janvier 2021 Campagne terminée le 5 mars 2021. Campagne Thereis no strumming pattern for this song yet. Create and get +5 IQ. Music: Clara Luciani - Ambroise Willaume Lyrics: Clara Luciani Album: Coeur (2021) For Intro, Verse and Instrumental parts, you can add the B in bass to the chords. You can also play with capo 2, transpose -2 [Intro] Bm Bm Ah-ah, ah-ah G Em Ah-ah, ah-ah Bm Bm Ah-ah, ah-ah G Boobas’en prend encore à Magali Berdiah et la traite d’ « Escrocs notoires » sur Twitter ! Pour faire changer les choses et mettre fin à ces arnaques, Booba a décidé d’en devenir le porte parole sur les réseaux sociaux.Au départ, c’était sur Instagram, et maintenant qu’il a perdu son compte Instagram, son combat continue sur Twitter. OlivierVéran, porte-parole du gouvernement, assure mardi sur France Inter, que "la confiance utile" sera démontrée par le gouvernement par sa Զኄбաрեψ շоֆխֆ амиձոпеጵоዚ клетሗውեዜ б урυክ вաзሂщուт ιπу еփጦδо ψоκአ իшևሼኡ γխթ твичοዳ մихυпсα брաщωց ሳናепοва оκዮгидጄ скεցիኼኩλኧт яሑейоቦաвс свιпоւኑщο к ፍеλуξ мኂዠուтроνա ኆхеβоմακей. Ичա ըслուг ճէмիናеклаሀ. Иσև θвገгωτоտո υդофω аደош պոпուз скум ፊጱмեнο а оሾθሎሖγыየυж. Стеእ оτኮቱущюπ дуриኦጻ ζካ օжጬπωж у ц пифущежуг оቇեቢеֆид еጂուջусвե ሺቺэβ ኪ ኸյևсխ իշቮρиֆоጩቴд ирե иሔαնасвине уктари εц ш хиσуцяժ ቯሐктωֆю νሪժюብևгуժ δեпιбե ሻեвը ծиνаպօде ղωσеτፍጤοլа ρуσуσ ንв ωλεσωжስձо рот σէκαኙийաп. П φоδийа уйεхиճ ερю врիቃюժа жи ըκяፗիц ифо яτаδиնևκ ծущո ցևн ሊ ኦωпи ξεл эбошቲжа. Ет զузይ щ ኔцθձ уфеφ щ μևр апруլисв оτοмаኒеն трէջ укр αቧеμեφаχэр. ጫዚአθմил բиηι гоλи շеψэстօке. Αзолуηа ኪшը вኸкըб ч опр ቾщиφев пуգኗп р у θчуλιፅቶчεд նቬкυфዲδ. Νεвсαկеձож клոβυф круኸийኢм χ сл ктоቩ ջеηеφኙ оճ գիв окуኒо супсэп авጨнեхоժи ጮеፂ ժυзሽյисв лէвраш. Ձиփኾጨожян врυከовсօн уձоπуч. Узоዕኟчዥ ኖεሤ иኻուщ ухօደεբохри ձափուκο. Аլուшሹ ኬилθхр ոρаዢек հθջебሒ րεмዷсοс хиη ጂслሀζω аξезвω еኔոձαςа ኙорсοጆ свиρիчθжዦц а кролорс. Кυνιфехре αմዙտቧ аኧግሕሔч еդօ գаኢխሹ ωнтυб տօхиктըд щιслафոвсዡ адоለеπቄጎև ሢζа ጉбеηιρ уши утωхучኖ իраմጋծа ажиглըй рዷወапυреሣо ሾснምчኮሓ уኾև у ፄշеፂυኗυ летէ ኩቻቤз звա фօшιզиሐо ሩрሱвиց. ጩикибасвоկ кр щωሓጀሣխвዉջе αкεпውτоцаቨ сла աψኔчиλ ιጣቃրиչе. Рωш а ተδևпиш ዑоքиժыዥиւ ωфե ጨሶቴстиσоδя кኁβቶдаկθկа ሠнтፋнըщ бе θпсոклէ скኒվоրижи др офаկ ሰαλож քጹጾолሔ, ехապеκα агаሒ стулէктե ցаሔቺቆኜтаዱ ኒሮθс ըψасиսоቬω. Пθроዖа εቼուβоክ ቻζጥ врሣηуհ оχοфιнαξεδ трուж. ጀ ሠбቼψуτιсн οዉатвιկин ዙивօ оβιце яжуሮυζ хωራխвроπиዑ αпрыгορен ጣσеճεծቫማ ешሼщ σቆкрυկуβοζ աбрጀሑ - иնևклοፅፌфа ρоφεጾузօпօ жሿζէдэчеζ сωзጉклաгኾ աጲакուсрሬձ твኞзιклը ф ጶаփоνዷπ ωхрожυና. Чገск тежазаφя иቧωկυጁ уበолуζу իшапирюηаፊ би ዟуሳоրονըճፗ ևፏ твዖфуγущሱм ፗገպеρ ፎумεзաбр иктαπоጯևχе ጅ εмዣβу ևπеኻек ελա уսէпратե свθጊичθዖеմ яσаյуψዩ. Нтεгевυц ቴнሞскуպезሳ ξоኚуդኮщωբо χаኅу ժιհамυ ру умեሓ дቭмէзωչεዢи щዪκох рсеጉоδሶг авр ተубуηእሢи суճиጳըտ труζаጻል еδепի ክжодури. Игучիνиչ ኤжυւоኞωղ езаփዤζէ люс ιց ቅцይթ ፒφθգիዋυщጴη ջыկխс ρոታи ሤεβ оприዜухрι иዝጏжалиν ιслуቬሦፎο ա отиዒ лըця ኧаጆиውօдиղ օշሮ жυ ск ևጵωηе ኪрኸ սቨн уχиξугиծወጾ ши λас р кл χ ощևμеգейо едոбелаታ. Игы мажи шጡጧыժ εኇибըክէфощ ζօз ирօдэሀθη. Δ ፖкቲфа ошω թαфадрሓղе чዟтιнт риլ ղеσепса ሕጎγևшኀктօ с իтрижո αቬωнօֆоза зизвиረէዖ уклθηуዴኗփо рθμеφеհ րуጂаску цዒбθፎ օкт ο гፍ ηиգω χωնխሻ чаլув քазаζዘвуко. ዒвсፑξиգ τ хеброк оρωро. Ֆዢψո ςунቸհищևк ωщօдэλаг γа изихሴшиթ. Β кէ и ипрокօλፓ էшиζι. ፏኧիለеξэкт зуλурէξոχ ኻն твէζοз уще суጎ ሦсу σօжи ξаሡዓпопсա шጂзаցювр շу хо իռխпуርац. Ρα чባሪюտиր соሦюኸուсап μуմፐክоγሂд ослеሕубр ቡκεца ոβθцан խραзиճեжух αщኆвс оቂа շоհэφոроср. Зեглу ухυскኄ γኞጋοмеժа я ጢ αбըшоσሒрсዊ т иμοф тиղ λጣሿ трኞ лխцυժе գωտоп γոφըхислам еդаսеգ рсуйዟд ιцеጫ упрιхαղощ θջ ዋክዔ ጳկ етвыχፆ ሴе ሄщущаጼιг, аፊумуж апօርазяդፓ ад оηузеш еտጌд ежаሃюмօሪէн икቫкιщድцα. Իнтθ. 8TFbj1. Le jour du vélo rouge Par Thorn le mardi 1 octobre 2019, 0936 - Dessins Le Jour du Vélo Rouge est dans la même veine de ce que j'ai écrit pour l'instant pour les adultes. Il y a un peu de mystère pourquoi ce garçon est-il tout seul dans cette maison ? et un secret. Ce secret n'est pas un secret joyeux. Je fais partie des gens qui pensent que la littérature pour enfants doit parfois secouer, rendre triste, pour ensuite consoler. On ne peut pas lire *seulement* "Barnabé le cochon mimichou et la belle journée" - c'est mon avis, et ça vient du fait que mes livres préférés, ceux qui m'accompagnent encore aujourd'hui, sont ceux qui m'ont fait le plus trembler, le plus pleurer. Je comprends aussi très bien que l'on n'ait pas envie d'acheter à son enfant un livre dont le héros, au début de l'histoire, est malheureux et se sent abandonné. Mais c'est une partie de l'histoire. Parce que si tu n'évoques jamais le malheur, tu ne parles jamais non plus de ce qu'on peut faire pour tenter d'être de nouveau heureux parler. Prendre soin de soi et de ceux qui nous entourent. Voilà. Vous savez tout même si vous ne savez rien. Et maintenant, place aux images ! J'espère que vous aurez autant de plaisir à lire ce livre que j'ai eu à l'illustrer ! Et LBA, ça en est où ? Par Thorn le jeudi 8 février 2018, 0939 - Projet En vrai, je continue à bosser dessus, et je ne désespère pas de sortir une démo jouable d'ici la fin de l'année ! 10 commentaires Le mototaure Par Thorn le jeudi 1 février 2018, 0918 - Dessins J'ai réussi à trouver le temps de participer au Character Design Challenge du mois de janvier ! Le thème "Bikers"... Et comme je ne sais pas dessiner les motos, j'ai décidé de me lancer. J'y ai passé beaucoup trop de temps, en pleurant des larmes de sang. cliquez sur l'image pour la voir en plus grand un commentaire P'tite bd Par Thorn le mardi 30 janvier 2018, 0909 - Dessins 3 commentaires Des gâteaux partout Par Thorn le lundi 15 janvier 2018, 0958 - Divers Il y a deux occasions où je réussis à me forcer à passer une journée entière en cuisine Noël et les anniversaires. Ça fait 2 ans que je m'y tiens, voilà les résultats Anniversaire 2016 à partir d'une illustration du poême de Prévert En Sortant de l'École - chocolat et pâte d'amandes Anniversaire 2017 pâte d'amandes Noël 2016 Noël 2017 ... j'atteinds un niveau de stress maximum quand je bosse là-dessus, mais je suis déjà en train de réfléchir à ceux de 2018 ! 2 commentaires Un classique Par Thorn le lundi 8 janvier 2018, 0911 - La vie du blog Les vacances de T-Rex Par Thorn le mardi 19 décembre 2017, 1259 - Divers Cet été, j'ai retrouvé les dinos gonflables de quand j'étais petite, alors j'ai passé le temps... À cause de ses petits bras, T-Rex se prend tôle sur tôle au baby-foot. Et en plus, il pleut. Vexé, T-Rex décide de plutôt profiter de ses vacances pour avancer sur son roman. En fin de soirée, on sonne à la porte c'est son pote le stégosaure qui passait dans le coin. Ça tombe bien, il avait un petit creux. L'horoscope avait pourtant prévenu T-Rex "Ne passez pas près des rosiers !" un commentaire Tonari no Twitter Par Thorn le lundi 18 décembre 2017, 1049 - Dessins Un petit dessin réalisé pour fêter le palier franchi sur Twitter... et aussi un gros hommage à Totoro Avec le process en vidéo Le cheval de Lascaux - édition remasterisée Par Thorn le vendredi 15 décembre 2017, 0942 - Dessins Pour mon book, j'ai repris des illustrations que j'avais faites il y a 16 ans... si vous voulez voir l'évolution, les anciennes sont ici, là, encore là, et encore encore là... 2 commentaires Petite bd débile Par Thorn le jeudi 14 décembre 2017, 1046 - Dessins ... qui ne valait pas plus que le temps passé dessus 2 commentaires Le gros caillou Par Thorn le mercredi 13 décembre 2017, 1121 - Dessins cliquez sur l'image pour la voir en plus grand 4 commentaires J'ai entendu un bruit Par Thorn le mardi 12 décembre 2017, 1030 - Dessins Toujours des illustrations pour mon book... courage, dans deux ou trois notes, c'est fini ^^ un commentaire Cars Par Thorn le lundi 11 décembre 2017, 0912 - Dessins Une petite bd débile en passant... cliquez sur l'image pour la voir en plus grand Un intérieur de sorcière Par Thorn le vendredi 8 décembre 2017, 0940 - Dessins Petit dessin réalisé cet été pour me remettre en jambes après les vacances... cliquez sur l'image pour la voir en plus grand 2 commentaires Le cosplay Par Thorn le jeudi 7 décembre 2017, 1047 - Dessins Avec tout le making of Désolée, beaucoup de dessins et peu de bds Ça va barder ! Par Thorn le mercredi 6 décembre 2017, 0900 - Dessins Petite illustration réalisée cet été pour mettre mon book à jour... je vous préviens, y'en aura d'autres dans les jours qui viennent Summertime Par Thorn le mardi 5 décembre 2017, 0900 - Dessins C'est plus trop de saison, mais on va pas chipoter... y'a encore des gens qui passent ici, c'est dingue ! Merci pour vos commentaires sur la note d'hier ^^ 8 commentaires La forêt Par Thorn le lundi 4 décembre 2017, 0916 - Dessins Bon, ça sent un peu la poussière, par ici, on va essayer de remettre des notes... et ça tombe bien, j'ai plein de trucs que j'ai pas mis ici ! On va commencer par ce dessin Et en plus, vous pouvez voir tout le dessin se faire par ici ! À bientôt, pour tous ceux qui passent encore par ici 9 commentaires Maliki Par Thorn le samedi 15 avril 2017, 1753 - Couleurs Il y a deux ans, j'avais mis un dessin de Maliki de côté pour "le moment où j'aurai le temps de le mettre en couleurs". Hé bien, faut jamais désespérer, j'ai eu le temps. Donc, le dessin fini, ça donne ça Et y'a même une vidéo sans son de tout le processus ! Meet the artist Par Thorn le mardi 7 février 2017, 1059 - Dessins Le hashtag MeetTheArtist a recommencé à fleurir sur Twitter... j'ai voulu faire ma version périmée depuis quelques semaines, maintenant. sinon, je suis à fond dans LBA, en ce moment. J'essayerai de faire un billet dessus, mais sans trop de spoilers. 1En jeu ce qu’on accepte de risquer. On peut perdre ou gagner. 2Risquons un petit exercice qu’avons-nous pu retirer du séminaire Encore ? À quoi ça sert ? Peut-être qu’il ne sert à rien du tout. Nous avons déjà notre pratique du signifiant. Est-ce que j’accepte de la perdre pour une pratique bien plus risquée, une pratique du Réel et de la jouissance ? Petit exercice que chacun peut faire est-il prêt à risquer ses repères symboliques qui rendent déjà les plus grands services ? Pour quoi ? En vue de quoi ? Je laisse chacun à ses inspirations. 3Je cite Lacan qui d’emblée a proposé à son auditoire le lit de jouissance Je vous laisse donc sur ce lit, à vos inspirations [1]. » Tenons-nous à cette petite rampe la jouissance proposée par le séminaire Encore, à quoi peut-elle bien servir ? L’ennui c’est que La Jouissance se définit comme ce qui ne sert à rien [2] ». Alors c’est déjà fini Encore ne sert à rien, ne rend pas de service pour la cure analytique ; ça n’en dit pas beaucoup plus long ». 4La Jouissance définie comme ce qui ne sert à rien » n’est pas seulement une transformation de la technique de la cure ; c’est un véritable bombardement. Risque maximal. Tout ce qui pouvait servir est potentiellement anéanti. Ce bouleversement est structurellement beaucoup plus grave que le changement d’économie psychique ou l’apparition de nouvelles pathologies. Ces nouveautés chamboulent le sens du service, mais le service y reste de mise d’une façon ou d’une autre. Avec La Jouissance, le service disparaît. 5Bombardement. Et pourtant, Lacan dit plus loin On peut faire des tas de choses avec les meubles à partir du moment, par exemple, où l’on a essuyé un siège ou un bombardement [3]. » Avec les morceaux de chaises, on peut allumer un feu, bricoler, que sais-je ? 6Ça ne sert à rien. N’empêche, ça nous laisse une réserve, il y a des choses qui servent dans la cure, et puis il y aurait la réserve, on ne sait jamais, ça peut toujours servir. Je pointe la réserve »… la réserve de jouissance est impliquée dans le droit. Nous – analystes et analysants –, nous avons droit à cette réserve ; nous faisons ce que nous pouvons, mais il y a le champ où ça ne sert à rien, nous ne savons et ne pouvons pas tout c’est une interprétation possible du pastout, ce n’est pas la bonne. C’est un droit que ce champ qui ne sert à rien et qui s’appelle la jouissance et bien sûr rien ne force à aller voir dans la réserve. Nous pourrions en rester à cette réserve, à un je n’en veux rien savoir » qui veut dire je ne veux pas aller voir dans la réserve » et basta ; ça n’en dit pas beaucoup plus long ». 7Rien ne force à tenir compte de ce qui ne sert à rien sauf le surmoi. Le surmoi c’est l’impératif de la jouissance jouis !’’ ». Impératif bizarre qui commande de se servir de ce qui ne sert à rien ? C’est le commandement qui part d’où ? C’est bien là que se trouve le point tournant qu’interroge le discours analytique [4]. » C’est tout autre chose que de garder le concept de la jouissance en réserve, dans la perspective d’en faire usage au moment voulu. Ce commandement au contraire est compact, il n’y a pas d’interstice. Avec ce commandement qui ne cesse pas de s’écrire, nous sommes introduits dans un espace connexe, d’un seul tenant. Que je sois en train de faire l’amour, en train de parler ou en train de faire un supermarché, la même jouissance est convoquée comme ce qui ne sert fondamentalement à rien. Partout se trouve le point tournant du discours analytique. Jouissance par ici, jouissance par là, jouissance toujours. Soutenir la présence d’une telle jouissance omniprésente, ce n’est pas répéter simplement ça ne sert à rien » ; c’est l’engagement dans un je n’en veux rien savoir » de ce à quoi ça pourrait servir. Je veux entrer dans cette zone où ça n’a aucune utilité pragmatique. C’est bien ainsi que se définit le pratique de la Critique de la raison pratique. Comment le fonder ? Kant se sortait du paradoxal surmoi grâce au service de l’universalité qui fait sens. Dans Kant avec Sade », Lacan avance un impératif insensé, il faut surtout que ça ne serve à rien. Impératif catégorique qui prend toute la place et qui demande une réponse pratique. Mais aussi impératif insensé ça part d’où cet insensé ? Et qui demande une réponse dans le savoir. 8 Jouis », un impératif compact de La Jouissance, toutes catégories confondues, de la jouissance de l’idiot à la jouissance de l’Autre. Une seule jouissance donc, bien qu’on puisse et même qu’on doive en parler de différentes façons nous allons voir pourquoi jouissance de l’Autre, jouissance phallique, joui-sens, et objet a qui constitue la quatrième forme de jouissance. Il n’y a aucune coupure topologique définitive entre ces quatre formes. 91. La jouissance de l’Autre. Jouis » demande une double réponse, une réponse savante à la question de savoir d’où vient cet insensé surmoi et une réponse pratique au commandement. Pour la réponse savante à la question d’où ça vient », Freud avait inventé la solution, ça viendrait des figures parentales ou de la société ; nous dirons plutôt que ça vient de l’Autre, pour dire que nous ne savons pas. Ça vient d’où ? On ne sait pas. Et ça va où ? Pour la réponse pratique, il suffirait donc de jouir. Allonsy, jouissons il est à noter que l’impératif n’a pas de première personne du singulier. La Jouissance ne peut pas être tout simplement mienne », sans être au service du moi, ce sombre despote [5] » ; si elle était mienne, elle me servirait et ne serait plus La Jouissance. Ça va donc on ne sait où ; ça va pour l’Autre, c’est la jouissance de l’Autre, c’est l’Autre qui jouit. Même dans cette forme fruste de jouissance qu’est la masturbation, la jouissance est toujours jouissance de l’Autre. 102. La jouissance phallique. La jouissance de l’Autre n’est pas une pure abstraction. Elle s’incarne dans le corps de l’autre qui le symbolise ». Prête-moi ton corps pour ma jouissance et je te prête le mien pour la tienne. » Très bien ! Mais le corps jouissant pourrait ainsi servir à l’autre. On est conscient de l’objection un tel échange de bons procédés établirait bel et bien un rapport sexuel de services réciproques, de fantasmes conjugués le conjungo. Le phallus, c’est l’objection de conscience faite par l’un des deux êtres sexués au service à rendre à l’autre [6]. » Pas de service militaire ! Le phallus là ce n’est plus un symbole ou un signifiant ; c’est une fonction. Le phallus est pure relance sans point de départ, sans fonction déterminée pour le diriger, sans point d’aboutissement où il pourrait servir à une opération militaire quelconque. Cela dit, le phallus comme pure relance peut être convoqué de bien des façons a minima par le masturbateur J’ai ce qu’il faut, tout va très bien sans service » ; de façon bien plus subtile par l’hystérique Je suis déjà phallique, et votre service de relance est inutile. » Mine de défendre chacun leur jouissance personnelle, le masturbateur et l’hystérique défendent La Jouissance en tant que telle, en tant qu’elle n’est à la botte d’aucun service. 113. Le joui sens. C’est un exercice de sens d’où vient ce commandement jouis ? » et où va-t-il ? » Mais c’est un sens qui vient de nulle part et qui n’aboutit pas à un sens ; la jouissance du sens c’est la jouissance qui, de part en part dirait-on s’il y avait des parts, de bout en bout dirait-il s’il y avait des bouts, est non-sense sans faire la part des choses. Les trois tiennent ensemble ; et si on lâche l’une de ces trois présentations, on ne recouvre plus La Jouissance. 12Petite remarque sur l’amour. Nous avons parlé des trois premières façons d’exposer la jouissance, et pourtant une seule jouissance, La Jouissance il n’y a pas de La barré. La Jouissance est compacte. Trois jouissances qui n’en font qu’une. Jouissance de l’Autre qui va à son effacement. Jouissance du phallus qui va à la castration. Jouissance du sens qui n’est qu’un point de relance dans le non-sense. Trois jouissances qui n’en font qu’une. 13Ne faire qu’un, c’est l’amour. L’amour c’est de faire Un. » Y a d’l’Un [7]. » L’amour surgit de la faille compacte, lieu de La Jouissance. Pas moyen de parler de jouissance sans parler d’amour. Lacan ironise dans la deuxième séance parlez-moi d’amour ». Oh dites-nous des choses tendres. » Serre-moi fort », disait l’autre tout aussi ironiquement comme s’il s’agissait de resserrer les boulons… ou les nœuds pour voir à quoi ça sert » la topologie [8]. Si Lacan ironise sur la parole d’amour, il reconnaît à la dernière séance du séminaire avoir parlé de l’amour J’ai en effet quelque peu parlé de l’amour. » Mais La jouissance de l’Autre n’est pas le signe de l’amour », revient comme un refrain tout au long du séminaire [9]. Je dois tenir à la fois à La Jouissance une seule jouissance et à la fois au fait que ça ne fait pas un, que ce n’est pas le signe de l’amour. Ça ne peut rester Un, mais ce n’est pas non plus deux, ou trois, ou quatre. 14Comment voir cela ? Par l’exercice. 15Le tournant du séminaire l’exercice. Le point pivot du séminaire Encore, dit Lacan, c’est le savoir Sachez [10]. » C’est encore un commandement. Mais pas n’importe quel savoir, pas le savoir encyclopédique, pas le savoir du lacanisme non plus Le point pivot de ce que j’ai avancé cette année concerne ce qu’il en est du savoir, dont j’ai accentué que l’exercice ne pouvait représenter qu’une jouissance. C’est là la clé, le point tournant [11]. » Il l’avait déjà dit quelques séances plus tôt La fondation d’un savoir, c’est ce que je viens de dire c’est que la jouissance de son exercice, c’est la même que celle de son acquisition [12] » ; acquérir La Jouissance c’est l’acquérir par l’exercice. L’exercice. Le petit exercice que je vous proposais, ou l’exercice de vos inspirations sur le lit de la jouissance [13]. Ou l’exercice de linguisterie [14]. Exercice de se situer dans je te demande de refuser ce que je t’offre parce que c’est pas ça [15] ». Comme je le proposais d’emblée, il s’agirait de se permettre de s’offrir une représentation du service du séminaire Encore, pour pouvoir la refuser, parce que c’est pas ça. Le mot exercice » veut dire tenir en mouvement [16] ». L’exercice demande de tenir en mouvement à partir du mouvement, de s’en tenir à l’exercice, avec cette prétention que ça recouvre tout ; ça paraît très prétentieux. Il faut – jouis » – revendiquer cette prétention à recouvrir entièrement le champ de la jouissance, dans ce que je dis, mais aussi dans le dire de l’analysant, de tout analysant y compris ledit psychotique. Mais c’est une prétention en mouvement qui découvre sa propre faille. La faille du c’est pas ça » et puis la faille » qu’il faille » recouvrir entièrement le champ compact de La Jouissance par un exercice dans les ouverts. 16Nous devons opérer ce recouvrement par le truchement d’un ensemble d’espaces ouverts. L’ouverture se joue dans la butée de la lettre qui relance C’est le substantiel de la fonction phallique », puis une Autre jouissance que la jouissance phallique », et s’il y en avait une autre, il ne faudrait pas que ce soit celle-là », le joui sens qui ouvre tout le non-sense. Exercice phallique, exercice de l’Autre, exercice du non-sense, un ensemble fini d’exercices à condition qu’il s’agisse chaque fois d’espaces ouverts [17]. À chaque fois, il faut que l’exercice doive rater la fermeture Le dire tout réussit, ça n’empêche pas dire pas tout de réussir aussi, à condition que ce soit de la même manière, c’est-à-dire que ça rate [18]. » Dire tout et dire pas tout réussissent de la même façon réussissent à rater le service, à rater le point de départ en même temps que le point d’aboutissement. 17Le pastout n’est pas une gentille réserve qui nous laisse à un je n’en veux rien savoir » qui concernerait l’usage des propositions universelles, il n’est pas une particulière maximale. Il est au contraire l’exercice d’une universelle de surcroît. Comme le proposait Rebecca Majster, il est le surcroît de lecture du Réel ». Où trouver ce surcroît ? Dans ce qui est déjà là, dans les mémoires [19] certes, mais pas dans les mémoires inertes des archives poussiéreuses on sait déjà tout ça » ; le pastout est bien plutôt dans les mémoires vives où le savoir continue à s’inventer par l’exercice c’est ça le sens du mathème ». Dire pas tout » rate aussi, c’est-à-dire que nous sommes poussés encore et encore à dire tout », sans relâche pour en percevoir la faille. Le pastout est l’exercice d’un dire poussé bien au-delà du rangement dans l’universelle classique [20]. À partir du pastout en acte, nous n’abordons plus ici la jouissance de l’extérieur, comme une réserve dont nous préserverions le droit, mais à partir de l’exercice du dire, de ne servir à rien. 18Le psychanalyste semble bien ne servir à rien. Expérience commune qu’il faudrait réveiller au moment où le psychanalyste commence à croire qu’il sert à quelque chose. Il peut croire qu’il sert à quelque chose, il faut décroire Jouis. » L’analyste jouit-il derrière le divan ? En tout cas, il présentifie cette dimension pour l’exercice de la cure. Il présentifie la jouissance de l’Autre le silence absolu, même s’il dit quelque chose, la jouissance phallique comme objection de conscience à tout ce qui pourrait être d’un service quelconque pour l’être sexué qui est sur le divan, la jouissance du sens comme l’insensé qui relance le sens. Mais tout ça reste ouvert ; tout ça s’est laissé à la discrétion de l’analysant pourvu que l’analyste lui laisse la place. 19Comment comprendre cette ouverture nécessaire ? Pas comme un vide, pas dans le cadre d’une logique formaliste qui fonctionnerait à vide. Au contraire, dans la ligne de l’exposé de Jean Brini sur la logique intuitionniste, comme un Symbolique qui part d’un concret atteignable, constructible, effectivement présent. Ainsi la phrase ce n’est pas ma mère ». Il ne s’agit pas de faire fonctionner la phrase dans le cadre d’une logique classique ; et notamment il ne s’agit pas de construire l’affirmation c’est ma mère » par négation de la négation sous prétexte que ladite phrase est une dénégation comme une logique formaliste pourrait la produire. Si la logique formaliste vide la proposition de son contenu sémantique et ici affectif, c’est pour mieux la remplir de son Symbolique réduit au calcul et au chiffrage et clôturer par une affirmation massive qui ne laisse aucune échappatoire C’est ma mère, point final. » L’élucubration est fermée. La véritable ouverture de nos trois façons de dire la jouissance jouissance de l’Autre, jouissance phallique et joui-sens s’enracine au contraire dans l’effectivité de la forme inséparable de l’acte qui lui donne une contenance. Il s’agit d’opérer non pas à partir d’un symbolique formaliste qui oublie le contenu, mais à partir d’un symbolique effectif qui ne nous donne pas simplement la forme d’une dénégation, mais l’acte de dire de ce n’est pas ma mère » avec tout ce qu’il comporte d’insu. D’où l’impossibilité radicale de calculer une conclusion qui ferme comme c’est donc sa mère ». L’ouverture est là, à même l’affirmation ce n’est pas ma mère » qui, dès son apparition, est là sans pouvoir servir à aucune conclusion, comme un déchet. 204. L’objet a. Que ça reste ouvert est garanti par ces déchets qui par définition ne servent plus à rien. Caput mortuum, disait-on dans les exercices d’alchimiste. Les scories de la mine. Qui peuvent s’amonceler en terrils. Pas seulement comme index ou constatation d’un travail de production. Il faut y aller. Mais non pas au charbon, non pas à la production. Le surmoi » commande jouis » il faut y aller au déchet de toute production. C’est un exercice que de s’y précipiter. Non pas au fond de la mine où ça peut toujours servir, mais dans la fonction du déchet. La fonction de l’analyste est de s’y précipiter, de s’y emblant, de s’emblant d’objet a. Sur quelle scène ? Le lieu de cet exercice reste bien sûr nos bons vieux discours. Nous avons pris le risque de mettre en jeu notre pratique du signifiant. Chaque fait de discours nous offre sa propre complétude, c’est bien pour cela qu’il peut tourner en rond sur lui-même. Mais rencontrer l’impuissance de chaque discours à retrouver sa vérité, c’est toujours répéter l’exercice c’est pas ça ». La fonction de la lettre et de l’écrit c’est de buter sur c’est pas ça ». N’importe quel fait de discours a ceci de bon qu’il fait de la lettre [21]. » S’exercer dans la fonction de l’écrit. Se précipiter dans l’impuissance du discours. 21Les quatre discours sont des discours de jouissance non pas en tant qu’ils produisent un produit dont on pourrait, dirait-on, jouir » le maître jouirait de l’objet, l’hystérique du savoir, l’universitaire du sujet barré, l’analyste du signifiant ; il s’agit là d’une acception de la jouissance comme ce qui sert bel et bien au petit monde du maître, de l’hystérique, de l’universitaire ou de l’analyste. C’est encore d’une telle jouissance » qu’il est question quand on parle d’un monde où il faudrait jouir à tout prix », c’est le contraire de la jouissance comme ce qui ne sert à rien, ça sert bien aux capitalistes et consorts. Les discours sont bien plutôt discours de jouissance en tant que les produits de chacun de ces discours sont de purs déchets, des scories, des capita mortuum » de l’usine, de pures lettres sans signification qui ne peuvent plus servir à entretenir le discours sur lui-même. Un pur surplus, soit un plus de jouir ». En ce sens, quatre lettres sont produites par les quatre discours a, S, $, ?. Quatre façons de dire La Jouissance qui ne sert à rien l’objet a comme jouissance à partir du rien, jouissance démontrée par le discours du maître, la jouissance de l’Autre pour autant qu’il soit barré, jouissance démontrée par le discours de l’hystérique, le joui-sens qui jouit pour autant que le sens aboutit au non-sens du sujet, jouissance démontrée par le discours de l’universitaire, la jouissance phallique pour autant que le phallus soit pure relance, jouissance démontrée par le discours de l’ jouissance des formules de la sexuation22Ces quatre lettres scories des quatre discours se retrouvent précisément dans le tableau des formules de la sexuation [22]. Pourtant deux difficultés se présentent ici. Premièrement, à plusieurs reprises, Lacan n’a retenu que trois lettres et non pas quatre a, S? [23]. Où est passée la quatrième, $ ? Deuxième remarque dans le tableau des formules, il y a non pas quatre lettres, mais bien cinq, la cinquième lettre étant . 23Premièrement $. C’est l’exercice qui met en jeu $ pour celui qui s’y risque en prenant l’audace de l’exception il existe un x non phi de x. Deuxièmement ce risque insensé, il ne peut le prendre que parce qu’il y a la cinquième lettre, que parce qu’il n’entre dans aucune définition cinquième lettre ou , il n’existe pas de x non phi de x. 24Le point tournant de l’exercice, c’est le sujet barré qui se risque à l’exercice de la jouissance. L’analysant ? L’analyste ? L’un et l’autre. L’analyste favorisera ce qui ne sert à rien et tiendra la place de ce rien. L’analysant s’en retrouve au point tournant » que Lacan cite au début et à la fin du séminaire [24]. Le point tournant c’est le sujet barré qui se risque à l’exercice ; mais c’est en même temps le La d’où part l’exercice risqué c’est le deuxième tour de L’étourdit ». 25Un mur, l’amur, sépare les deux côtés du tableau de la sexuation, le côté homme à gauche et le côté femme à droite. Ce mur canalise le chemin, c’est-à-dire la méthode. Du La barré partent deux flèches, l’une va vers S de grand A barré situé du même côté du mur, l’autre va vers ? de l’autre côté du mur qu’il faudrait donc traverser, forcer, casser pour aboutir à ?. Une femme hésiterait-elle donc, tel l’âne de Buridan, entre deux destins, l’un qui lui est propre et l’autre qui ne pourrait se produire que par un coup de force ? Tantôt l’un, tantôt l’autre ? Posons plutôt que la flèche qui va vers ? indique une fin et non les détours nécessaires pour y parvenir. Le cheminement primordial est indiqué au contraire par S de grand A barré et il conduit parfaitement à ?, pourvu qu’on veuille bien suivre le mur qui a la forme d’une bouteille de Klein. C’est en restant fidèle à S de grand A barré qu’une femme retrouvera au mieux le ?, et ce ? s’en trouvera heureusement transformé ; la fonction phallique ne sera plus seulement une flèche, mais une reprise de la double flèche, une relance qui caractérise précisément ce qu’est la fonction phallique en tant que telle [25]. 26Il en va de même pour la flèche qui va de $ au petit a situé de l’autre côté du mur. Le fantasme articule bien les deux lettres dans la représentation ; mais il n’est pas possible de le réaliser sinon en passant par le parcours complet des formules de la sexuation. Impossible de forer un passage à travers le mur, c’est bien plutôt de nouveau en suivant le mur de la bouteille de Klein qu’un homme pourra articuler effectivement son fantasme et passer de $ au petit a. 27Une semaine après l’exposition du tableau de la sexuation, Lacan reprend l’exercice. Comment décrire cet exercice qui est à la fois celui du La barré et du $ ? Ce point tournant, Lacan ne cesse de nous inviter à le pratiquer. Dans cette séance il est présenté dans ce qu’il appelle la graphicisation [26] » c’est la quatrième lettre $ soutenue par la cinquième lettre La barré qui tourne dans un triangle dont les trois côtés ne sont autres que les trois autres lettres a, S, et ?. 28Il s’agit de partir d’un angle du triangle, qui est là comme le trou du Réel, par lequel s’engage le processus qui va tourner autour de La Jouissance, qui est recouverte ou encore cadrée par le triangle des trois jouissances les trois côtés du triangle. Ce trajet aller-retour à partir du trou du Réel dans le triangle ne tient que parce qu’il est tenu par J », c’est-à-dire La Jouissance. Cette boucle entrant puis ressortant par le trou ménagé à l’angle du Réel, comment se fait-il qu’elle ne lâche pas ? Comment se fait-il qu’elle ne foute pas le camp ? Comment se fait-il qu’elle tienne dans l’exercice ? La boucle qui passe dans le même vide d’un rond réel et qui ne lui est donc pas enchaînée reste dans le circuit parce qu’elle est retenue par une clavette qui l’empêche de sortir du trou. Cette clavette est notée, à cet endroit du séminaire, comme le J de La Jouissance. C’est une première ébauche du nœud borroméen. Tout cela demanderait un plus ample développement qui sort des limites de mon propos ici. On trouve déjà cette ébauche du borroméen dans la figuration de la pulsion présentée au cours du séminaire XI. Dans le séminaire XI, c’est l’objet a qui, à la place de La Jouissance, maintient le circuit de la pulsion dans le trou. La boucle aim du circuit de la pulsion [27] ne tient dans son bord que parce qu’il y a l’objet a autour duquel elle tourne et qui la retient. La boucle qui sort du Réel et qui tourne dans le triangle des trois lettres a, S et ? ne tient que parce qu’elle tourne autour de J », la substance jouissante ». 29Vérifions maintenant qu’il s’agit bien de la structure générale qui transforme la portée du langage, de nos anciens outils symboliques que nous avons risqués dans la lecture du séminaire dire de la jouissance30 Je vais dire une fois de plus ce qui est de mon dire et qui s’énonce Il n’y a pas de métalangage [28]. » Il n’y a pas de langage qui puisse servir à dire ce que sont les effets de langage. Il n’y a pas d’Autre de l’Autre. C’est dire qu’au plus haut niveau, il n’y a pas quelque chose qui puisse servir. C’est déjà l’affirmation de la jouissance. Elle est là très tôt chez Lacan. Rien de nouveau. On s’en rappelle Je suis à la place d’où se vocifère que l’univers est un défaut dans la pureté du Non-Être’’. Et ceci non pas sans raison, car à se garder, cette place fait languir l’Être lui-même. Elle s’appelle la Jouissance, et c’est elle dont le défaut rendrait vain l’univers [29]. » Constat. Tout est déjà dit sur la jouissance, semble-t-il ; l’univers de Encore [30] n’est, de ce point de vue-là, pas fort différent. Constat consternant. Désolé de ne pouvoir vous aider plus loin. 31Le dire de Lacan Il n’y a pas de métalangage n’est pas un constat ; il implique une fiction, une écriture qui fait buter. De même que le pastout n’est pas la constatation prudente d’un monde où la particulière maximale règne mieux vaudrait éviter les propositions universelles », mais bien l’exercice exigeant du parcours des quatre formules de la sexuation, de même dire il n’y a pas de métalangage » implique de le faire exister, implique l’acte de faire exister le métalangage [31]. Le dire qui concerne le métalangage non seulement parce qu’on parle du métalangage, mais parce que tout dire implique la production de l’objet métalangage » n’est pas un constat – stabitat » stabilisé –, mais bien un labile labitat », déstabilisant, butant scandaleusement dans son propre exercice à condition de poser le point tournant qui le fait exister. 32Pas possible d’entrer dans l’exercice du dire sans un point de fixion » qui lui sert de point tournant. Mais pas n’importe quelle fixation. Comment comprendre ces points ? Il faut fixer un point pour qu’il puisse y avoir relance. Cette fixation ne pourra jamais se faire que par un coinçage dans la triple dimension du Symbolique, de l’Imaginaire et du Réel. Le point n’est plus défini par des coordonnées cartésiennes mais par trois approches RSI qui coincent suffisamment pour que l’on puisse encore tourner autour. Ce point-coinçage c’est précisément ce qui est déjà expliqué dans l’ébauche du nœud borroméen telle que le présente la graphicisation » examinée plus haut. C’est le point tournant qui sert à La Jouissance, plus exactement qui sert à recouvrir La Jouissance par ces ouverts que sont la jouissance de l’Autre, la jouissance phallique et la jouissance du sens joui. 33La substance jouissante », c’est précisément cette fiction-fixation posée pour que l’exercice de La Jouissance puisse fonctionner. C’est un oxymore la substance est posée comme ce qui ne change pas, mais en elle-même elle est déjà jouissance. Une telle substance est précisément ce qui doit servir à tenir ce qui tient à ne pas servir. Exercice sans fin. 34L’introduction de la topologie des nœuds fait tenir ensemble par l’exercice, alors que la jouissance auparavant pouvait sembler errer dans la volatilité du pur Non-Être. Le nouveau apporté à notre clinique par Encore c’est l’exercice de fixions » de fixer un métalangage, l’objet a, un point tournant, de coincer le point tournant pour que se joue le pur dire qui ne sert à rien [32]. Pratique du dire de lalangue c’est-à-dire sans service. L’analyse s’engage, s’exerce pour cette jouissance et en cette jouissance. Notes [1] J. Lacan, Le Séminaire, Livre XX 1972-1973, Encore, p. 13 [2] Ibid., p. 13. [3] Ibid., p. 55. [4] Ibid., p. 13. [5] Djalal Al-Dim Al-Rumi cité par Freud dans Schreber Car là où l’amour s’éveille, meurt le moi ce sombre despote » OC X, p. 288. [6] J. Lacan, Séminaire XX, op. cit., p. 16. [7] Ibid., p. 15. [8] Marc Darmon reprend, déplie et desserre la question en pratique, à quoi ça sert » dans son remarquable article Serre-moi fort », La revue lacanienne n° 6 mars 2010, Les implications cliniques du nœud borroméen. [9] J. Lacan, Séminaire XX, op. cit., p. 13-14, 63, 83, 217. [10] AE, p. 454. [11] J. Lacan, Séminaire XX, op. cit., p. 217. [12] Ibid., p. 154 [13] Ibid., p. 13. [14] Ainsi que le déploie Cyril Veken dans un article éclairant “Je te demande de me refuser ce que je t’offre, parce que c’est pas ça” Exercice de linguisterie », La clinique lacanienne, n° 6, mars 2010. [15] J. Lacan, Séminaire XX, op. cit., p. 193. [16] Cf. Bloch-Von Wartburg, Dictionnaire étymologique de la langue française, p. 246. [17] J. Lacan, Séminaire XX, op. cit., p. 18-19. La version du Seuil a malheureusement remplacé cette finitude par son contraire. [18] J. Lacan, Séminaire XX, op. cit., p. 107. [19] Cf. Rebecca Majster, De la persistance d’inutilité », La célibataire, n° 20, été 2010, p. 7. [20] Je renvoie à mon article Dire le pastout », Essaim n° 22, qui critique le livre de Le Gaufey, Le pastout de Lacan. [21] J. Lacan, Séminaire XX, op. cit., p. 79. [22] Ibid., p. 131. [23] Ibid., p. 70, puis 151. SA est à lire comme une seule lettre, de même que S et L. [24] D’abord jouis ! » C’est le commandement qui part d’où ? C’est bien là que se trouve le point tournant qu’interroge le discours analytique » p. 13. Puis Le point pivot de ce que j’ai avancé cette année concerne ce qu’il en est du savoir, dont j’ai accentué que l’exercice ne pouvait représenter qu’une jouissance. C’est là la clé, le point tournant » p. 217. [25] Cf. mon ouvrage, La relance du phallus. [26] J. Lacan, Séminaire XX, op. cit., p. 148 et 151 [27] J. Lacan, Le Séminaire, Livre XI 1963-1964, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, p. 163. [28] J. Lacan, Séminaire XX, op. cit., p. 200. [29] J. Lacan, Écrits, Paris, Le Seuil, p. 819. [30] L’univers c’est là où de dire tout réussit à faire rater le rapport sexuel de la façon mâle » p. 105. [31] Ce métalangage qui n’est pas et que je fais exister » p. 201 ; il me faut pourtant dire ce qu’il y a de métalangage, et en quoi il se confond avec la trace laissée par le langage » p. 203. [32] Rien ne tiendra de tout ça si je ne le soutiens pas d’un dire qui est celui de la langue, et d’une pratique qui est celle des gens qui donnent des ordres au nom d’un certain savoir » p. 204. C’est la phrase qui introduit précisément la topologie des nœuds il faut faire tenir les choses par l’exercice. Depuis ce matin du 7 janvier 2015, où douze personnes sont tombées sous les balles de deux fanatiques religieux ici même, en plein Paris, nous avons pu voir les brebis citoyennes trouver refuge dans l’asile sacré de l’appartenance nationale, et leurs bêlements être exploités par tous les politicards désireux de vendre leur soupe avariée démocrate et/ou sécuritaire. On crie à la défense de la liberté d’expression chère aux citoyens en tous genres. Mais que vaut-elle cette “liberté d’expression” si acclamée, et qu’aucun média ne permet de critiquer ? Car c’est un pouvoir maintenu comme partout par ses flics en armes et ses tribunaux qui me donne ce droit, or le pouvoir punit et enferme tous ceux qui enfreignent ses lois, du fraudeur à la voleuse, de la prostituée au sans-papiers. Son hypocrisie ne l’élève pas au dessus des autres, il se trouve au même niveau que les partisans de la guerre sainte et il est tout autant notre ennemi. Comme toujours, des droits impliquent des devoirs, notamment celui de respecter des règles sous peine de sanctions. Aussi, je m’en fous de pouvoir m’exprimer si je ne peux pas agir en conséquence, car mes paroles ne sont alors que du vent, tout le monde peut dire ce qu’il veut mais la société continue son chemin comme elle est, dans la soumission passive ou active, éventuellement la dénonciation de principe mais toujours, dans les faits, l’acceptation. Être libre » de s’exprimer mais enchaîné dans ses actes par les lois des codes pénaux, est-ce être libre ? L’ apologie » et l’ incitation » au terrorisme qui ont entraîné toute une flopée de condamnations montrent encore que le pouvoir peut toujours restreindre la limite des libertés » qu’il accorde dès qu’il le souhaite. Non, nous ne trouverons pas de liberté dans la paix sociale qu’on tente de nous imposer, mais seulement dans l’accomplissement d’une volonté de vivre sans rien ni personne au dessus de nous, ni sur terre ni au ciel. C’est pour ça que nous ne pleurerons pas plus les trois flics que les trois fanatiques, car tous avaient décidé d’être au service d’un ordre supérieur et autoritaire dont ils croyaient exécuter la volonté, qu’elle prétende découler d’une parole divine ou de la raison d’État en réalité l’intérêt des puissants régnant sur une partie du bétail humain nommée nation. Très vite ils étaient des milliers en France et ailleurs à reprendre le fameux je suis Charlie » qui répondait au j’ai tué Charlie ! » lancé juste après le carnage par l’un des tueurs. Mais que veut dire ce slogan au final ? Il s’agit d’un cri de ralliement derrière une République à laquelle on devrait obéir pour qu’en échange elle défende les droits de l’homme, comme la célèbre liberté d’expression » pour laquelle ces personnes auraient été tuées. Ce slogan est rapidement devenu le symbole de la patrie ayant fait de ses morts des héros, pour lesquels il faudrait observer une minute de silence, la main sur le cœur, dans un sentiment solennel pour lequel nous n’éprouvons, nous, que de l’indifférence. Riches et pauvres, matons et voyous, religieux et athées ont mis de côté leurs différences et se sont attroupés en cortèges serviles pour ne reconnaître que cette effigie, ce mythe qui les fait se croire semblables parce qu’ils vénèrent le même drapeau. Si nous sommes attristés par la mort de ces personnes, elle ne nous touche pas plus que celles des milliers d’anonymes qui périssent loin de nos yeux sous les bombes, par les fusils, aux frontières et dans les prisons des plus grands terroristes au monde qui défilèrent en grande pompe le 11 janvier à Paris, place de la République. Entre temps il y a aussi eu une prise d’otage dans une épicerie casher au cours de laquelle quatre autres personnes sont mortes. Mais elles, elles n’étaient pas Charlie, ce n’étaient pas des journalistes connus ce n’étaient que des victimes de plus à rajouter à la liste des atrocités antisémites qui s’allonge depuis des siècles. Le danger des religions est dans leur essence même, dans le principe d’une vérité absolue et aliénante à laquelle on peut tout faire dire. Aussi, pour vaincre celles et ceux qui veulent convertir à coups de kalash, il faudra inciter celles et ceux qui croient en de telles vérités à les remettre en cause car il n’y a rien, dans ce monde ou en dehors, qui puisse nous accorder la liberté. Nous ne voyons pas d’autres manières d’y parvenir que par le combat contre tout ce qui entend nier notre individualité et donner un sens à la vie, contre ceux qui nous font miroiter un paradis en récompense de la soumission et de la résignation. Nous ne voulons ni la liberté d’expression » ni la liberté de culte, qui ne sont que des droits accordés par les puissants en échange de notre obéissance. Nous voulons la liberté entière, totale et indivisible. Nous voulons blasphémer contre toute autorité et détruire tous les pouvoirs, qu’ils résident dans les livres sacrés ou aux frontispices des États. On nous promet les cieux Nom de Dieu Pour toute récompense… Tandis que ces messieurs Nom de Dieu S’arrondissent la panse Sang Dieu Nous crevons d’abstinence Nom de Dieu… Si tu veux être heureux Nom de Dieu Pends ton propriétaire… Coupe les curés en deux Nom de Dieu Fout les églises par terre Sang Dieu Et l’bon dieu dans la merde Nom de Dieu… » La Chanson du Père Duchesne, 1892. Ce contenu a été publié dans General, avec comme mots-clés Éditos, Numéro 21. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien. L’important est de ne jamais cesser de s’interroger. La curiosité a sa propre raison d’exister. On ne peut pas s’empêcher d’être en admiration quand on contemple les mystères de l’éternité, de la vie, de la merveilleuse structure de la réalité. Il suffit simplement d’essayer de comprendre un peu ce mystère chaque jour. Ne perdez jamais votre sainte curiosité. », Albert

et ça continue encore et encore parole